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Saint Louis et le Conseil des Sept

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fairies-shari-silvey-e1561141735182.jpgDans le dernier épisode de cette saga impressionnante, nous avons laissé les elfes d'Ëtön, l'ami de saint Louis roi de France, alors que tous leurs chefs s'étaient réunis dans le château d'Ëtön après avoir vaincu Ornicalc et l'avoir acculé dans sa forteresse.

Saint Louis et ses compagnons, à la demande d'Ëtön et de son neveu Solcum, se dirigèrent vers la salle du Conseil, où se trouvaient déjà les chefs de clan du peuple des génies qui suivaient Ëtön – l'avaient adopté pour roi. Il y avait là trois femmes, trois hommes et un être qui était à la fois l’un et l’autre, aussi étrange que cela paraisse. Il était de ceux qu’on nomme hermaphrodites, et représentait un peuple fait exclusivement de gens comme lui.

La première femme se nommait Esclalünd. Elle était fille de Sapitlel et de Tonalünd, de haute lignée – de la branche de Vürnarim, seigneur du feu et instructeur des fèvres. Elle était issue de Nisipar, qu’il avait épousée, avant qu’elle ne le laisse veuf. Les yeux de ce clan étaient particulièrement vifs, brillant jusque dans la nuit.

La seconde femme se nommait Talacïm. Elle était fille de Tucalïm et de Nasitlïn, appartenant à la lignée des Ucalün; elle était liée à Dordïn par voie de cousinage, étant issue d’Armanën. Ses longs bras étaient souples, council 2.jpget étreignaient comme des rayons à peine revêtus de chair, ressemblant à ceux de la pieuvre, si une telle chose est possible pour des êtres qui dans toute leur apparence restaient humains.

La tierce femme se nommait Estelar. Elle était née de Tomitlïn et de Cabalir, appartenant à la maison d’Astec – liée aussi à Dordïn par Alar, qui avait épousé Silnün sous les traits d’un génie au visage éclatant; et ce clan se remarquait à son souffle, qui était particulièrement chaud, et où l’on voyait souvent briller des flammes.

L’hermaphrodite avait pour nom Istil; il était le petit-fils de Balüc-Isniel, Maître-Queux des dieux; et sa maison était haute et noble, et gardait un lien constant avec les Elünds, au destin immortel. Leur corps émanait directement de la lumière où les Elünds vivaient, et ainsi n’était pas distingué en mâles et en femelles, aussi étrange cela paraisse-t-il.

Le premier homme s’appelait Ostocil. Il était fils d’Etader et de Filön la fée; il appartenait à la branche des Oxolder, qui tenait à Ithälun, et par elle à Malënsel, au doux front d’émeraude. Et dans cette maison on avait de puissantes jambes, qui semblaient pouvoir s’étirer en queues de serpent, à l’occasion. Et on pouvait voler dans les airs – quoiqu’à basse altitude, là où l’eau s’élève en vapeur.

Le second était Solcum, l'ami intime de saint Louis, appartenant à la maison d’Ëtön, laquelle tenait aussi à Dordïn (comme celle d’Astec), car il était venu en Ëtön et l’avait fait naître une seconde fois – de telle sorte qu’il était son fils, quoiqu’il eût eu un père. Mais l'ancien était mort et il ne restait plus que Dordïn, et c’est ainsi qu’il était devenu roi, et que Solcum représentait la maison suprême, d’ailleurs en présence de son oncle; mais celui-ci, étant roi, ne devait pas prendre part directement aux débats, il pouvait seulement écouter, s’il le voulait. Les attributs de cette lignée étaient mystérieux, mais on disait qu’elle avait la faculté de se transporter instantanément d’un lieu à un autre, comme l’histoire ultérieure de Solcum devait le confirmer; et une vapeur bleue s’élevait de leur être – qui rayonnait, comme si un nuage était né d’un saphir brusquement illuminé.

Le tiers et dernier homme était Solitim, fils d’Alosïm et de Tecnil, et sa maison tenait le pays de l’est, première à saluer le matin le soleil – qui lui rendait ses rayons privilégiés, pleins d’or pur. Elle tenait justement à l’Aurore, en était issue – était née de celle qu’on nomme Osinipel. C’était une lignée noble et fière, qui ne s’en cosmoc.jpglaissait pas compter, et dont les oreilles particulièrement pointues entendaient résonner les profondeurs les plus obscures de l’univers. On disait, aussi, que ses membres pouvaient être en plusieurs endroits à la fois; mais quant à ce qu'il en est vraiment, on ne peut l'assurer, car d'autres affirment que c'est une faculté que possèdent tous les génies. Tout au plus pourrait-on certifier que cette maison d'Onibë, puisque tel était son nom, utilisait ce don particulièrement souvent; au reste, il en est peut-être ainsi de tous les dons que nous avons nommés, attribués exclusivement à telle ou telle maison de façon abusive. Il n'en demeure pas moins que quand on n'utilise pas un don, on en perd le secret, et qu'on ne développe que celui qu'on utilise, dont on devient peu à peu, par la force des choses, le déspositaire exclusif. On peut seulement affirmer que saint Louis et les siens n'avaient pas ces dons, quoiqu'ils eussent le droit d'assister à ce conseil!

Car ils constituaient la huitième maison présente, celle des hommes en général, je veux dire des hommes mortels. Saint Louis et ses cousins qui l'entouraient, on le sait, tenaient aux génies par leurs ancêtres lointains. Ce n'est pas seulement Charlemagne, auquel ils étaient tous liés peu ou prou par le sang, qui les mettait en lien ainsi avec les êtres célestes – puisqu'on sait que ce fils de Pépin le Bref communiquait constamment avec les anges, qui le conseillaient dans ses entreprises. C'est aussi que Mérovée – appelé aussi Marval ou Marbœuf, selon les temps et les lieux –, que Mérovée, dis-je, était issu du peuple des génies par son père, qui avait épousé une mortelle sur le rivage de la mer; et sachez que ce démon n'était autre que le seigneur Ostocil, présent à ce conseil – et qui était lié, nous l'avons dit, à Ithälun même. coun cil.jpgLe savaient-ils? Saint Louis et les siens se trouvaient en présence de celui qui avait donné aux Francs leur noblesse, leur capacité à converser avec les anges, et un rayonnement diffus qui étonna, en leur temps, jusqu'aux Romains maîtres du monde. Car Ostocil même était un être divin et noble, si certains l'ont appelé un démon. Mais dans les temps anciens on appelait simplement ainsi les anges vivant sur Terre et disposant d'une forme humaine, et le nom de génies en était équivalent, les deux mots sont seulement issus de deux lieux différents; mais ils désignaient la même chose, et celui d'elfes aussi, quoiqu'il vienne encore d'un autre lieu, et d'une autre langue, et d'un autre peuple. Et ne croyez pas que quand ces mots s'emploient pour désigner ce qui existe à l'intérieur des hommes mortels, ils désignent encore autre chose, car c'est un mystère, mais à l'intérieur des hommes mortels vivent d'autres êtres, des hommes qu'on ne voit pas, et qu'on appelle génies, démons, ou elfes. Pour autant, ce n'était pas Ostocil, le génie propre à saint Louis; non. Je ne peux l'expliquer ici, mais il s'agissait plutôt de Solcum fils de Talün. Et sachez qu'il a eu aussi pour nom, à une autre époque de la Terre, Diënïn, mais il avait aussi, alors, une autre apparence.

Or, dans la salle du Conseil, les sept chefs de clans des génies luisaient comme des flambeaux, tant leur être était sublime. Tous avaient été réunis parce qu'il convenait de se concerter sur ce qui serait fait. Tous voulaient parler, et Solitim prit la parole le premier.

Mais cet épisode long ne peut contenir ses paroles; nous les entendrons une prochaine fois, si vous le voulez bien.


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